FORMATION ET PROPAGATION DES BIOFILMS
La formation du biofilm est un processus bien organisé et pendant son développement, une signalisation intercellulaire et intracellulaire se produit. La concentration de certains gènes et protéines fluctue à la hausse ou à la baisse pour aider les bactéries à s’attacher aux cellules hôtes. Le biofilm peut se former dans les 24 heures suivant la fixation. Il existe cinq étapes principales pour la formation et la propagation des biofilms (voir figure 2). Après la phase de fixation, les bactéries commencent à former une (mono) couche puis produisent une matrice polymérique pour se protéger. Dans la dernière étape, certaines cellules ou parties du biofilm mature commencent à se détacher et à se disperser dans l’environnement sous forme de cellules planctoniques. Elles peuvent alors commencer un nouveau cycle de formation de biofilm ailleurs dans le corps (Guzmán-Soto et al., 2021).
Figure 1 : Représentation schématique de la formation d’un biofilm d’une espèce bactérienne sur une surface solide (AHV International, sur la base de Guzmán-Soto et al., 2021)
BIOFILM & RÉSISTANCE ANTIMICROBIENNE (RAM) :
La structure dense des biofilms limite la pénétration des antibiotiques utilisés et par conséquent leur efficacité. Etant donné qu’une quantité insuffisante d’antibiotiques pénètrent le biofilm, cela provoque l’effet inverse : le développement de la résistance microbienne (Philip S. Stewart, et al 2002 / Niels Høiby et al 2009). L’utilisation d’antibiotiques favorise la formation de biofilms, dans le sens où les bactéries se sentent attaquées (Kaplan 2011). C’est pourquoi, environ 80 % des infections chroniques sont dues à la présence de biofilm. Les bactéries présentes dans les biofilms sont 10 à 1000 fois plus résistantes aux antibiotiques que les cellules en dehors du biofilm (Abranches J 2011).